L’être-ensemble et la collaboration me permettent d’envisager des situations plutôt que des présentations. Éternelle bavarde que je suis, je me lasse vite de parler. Ce que la bavarde recherche, c’est un feu roulant de parole(s). Elle veut se rapprocher discrètement de quelqu’un pour lui parler tout bas, en toute confidence; lui raconter des centaines de petites histoires et en écouter des centaines d’autres. La bavarde souhaite qu’on lise entre les lignes, elle cherche aussi la protection par la solidarité. Et moi, l’artiste-bavarde, je cherche à vivre par l’art et non pour l’art. Je bâtis des lieux où une multitude de petites histoires peuvent tenir, être tenues et être tendues.
L’espace du bavardage est un espace vivant qui rend compte des nombreuses connexions possibles basées sur la coopération, l’empathie et la confiance, suivant une méthodologie où la pratique artistique traverse la vie et la participation, et non le contraire. Les participant-es ne sont ni voyeurs, ni cobayes : nous sommes égaux dans cet espace et c’est le contexte de la pratique artistique qui nous fera créer des objets ou des discours ensemble.