Art et vie

En posant des gestes de création par le bavardage, je me suis donné la permission d’ouvrir des brèches entre des espaces qui s’opposaient. Entre l’espace privé et l’espace public, entre l’espace de la famille et l’espace social, entre l’espace culturel et l’espace utile, entre l’espace de loisirs et l’espace du travail (Foucault, 2004), j’ai tissé un fil qui traverse tout. Je travaille pour que chacun des espaces soit désormais traversé par le pouvoir transformateur de l’art. Cette grande traversée, je la mène sur plusieurs fronts. Chaque jour, je vois se transformer mon rapport au pouvoir, au corps, à la communauté, au passé, au présent et au futur. L’art dans la vie m’aide à vivre plus pleinement et à résister un peu plus à ce qui nous empêche de vivre pleinement.

Poser des gestes de création à tout moment me permet d’injecter de l’espoir à même certains espaces qui me sont imposés par nécessité, comme celui de l’espace du travail, de l’espace domestique ou de l’espace médical.

Embrasser la multiplicité et accepter de laisser l’art traverser sa vie transforme et revalorise les contraintes du quotidien (prendre soin des enfants, des aînés ou des personnes vulnérables, accomplir des tâches domestiques, etc.) tout en créant une forme d’harmonisation entre les différentes sphères de ce quotidien.